Olivier St-Pierre & Natacha Demers / Autour de Klaus Lang
Découvrez l’architecture et le grand orgue Casavant du Sanctuaire-du-Saint-Sacrement dans le cadre de ce concert immersif mettant à l’honneur la musique du compositeur autrichien Klaus Lang.
Programme
Hans Martin : Résonances éternelles (2021) - 8’ (création)
"Ma pièce Résonances éternelles adopte la forme du prélude figuré de l’époque baroque, où seule la dimension des hauteurs contribue à l'évolution de la forme, tel que le célèbre prélude en do majeur du premier livre du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach. Elle fait toutefois usage d’un motif semi-improvisé – plutôt que strictement mesuré – avec un tempo variable, évoquant cette fois la forme du prélude non-mesuré, caractéristique de la musique française, où les rythmes sont laissés à la libre interprétation du musicien. Le son est prolongé indéfiniment pour produire une masse harmonique qui évolue graduellement, complexifiant ou simplifiant l'espace acoustique. Cette capacité instrumentale étant principalement propre aux instruments de la famille de l'orgue, son utilisation a pour objectif de mettre en lumière les caractéristiques de cet instrument."
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Hans Martin détient une maîtrise en composition du Conservatoire de musique de Montréal. Au cours de sa formation, il a notamment étudié auprès de Jimmie LeBlanc, Klaus Lang, Serge Provost et Michel Tétreault. Composant à la fois des œuvres instrumentales, électroacoustiques et mixtes, il s’intéresse à l’expérience du son en tant que phénomène acoustique. Ses recherches sont influencées par les formes musicales issues de la tradition algorithmique du Moyen Âge à aujourd’hui. Les œuvres de Martin ont notamment été jouées par l’Ensemble contemporain de Montréal (ecm+), l’Orchestre de la Francophonie, l’ensemble Hanatsu Miroir, l’Ensemble aka, les étudiants de l’ensemble Klangforum Wien (ppcm), ainsi que plusieurs autres formations étudiantes telles que l’orchestre symphonique, l’orchestre à cordes et l’ensemble de musique contemporaine du Conservatoire de musique de Montréal, ou encore l’ensemble eroc à l’Université de Montréal. En tant que concepteur sonore, il a travaillé avec le metteur en scène Simon Boudreault et les étudiants du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, puis avec le metteur en scène Charles Voyer et le Théâtre indépendant. Parallèlement à son travail de compositeur, Martin a aussi collaboré en tant qu’auteur à la revue Circuit, musiques contemporaines, et fait partie des conseils artistiques et administratifs d’organismes culturels tels que Codes d’accès et le Vivier InterUniversitaire.
Klaus Lang : marias mantel (2005) - 10’
Klaus Lang a étudié la composition, la théorie musicale et l’orgue à la Kunstuniversität de Graz dans les classes de Hermann Markus Pressl, Beat Furrer et Younghi Pagh-Paan. Il a enseigné la composition à l’Impuls Academy de Graz, aux Nordic Musik Days de Reykjavik, à la Moscow Contemporary Music Ensemble Academy et aux cours d’été de Darmstadt. Depuis 2006, il est professeur à la Kunstuniversität de Graz.Son catalogue comprend de nombreuses pièces solistes, notamment pour orgue, des pièces pour ensemble et orchestre, des œuvres vocales ainsi que plusieurs opéras.
Klaus Lang a reçu des commandes de plusieurs festivals, notamment : Wien Modern, ECLAT (Stuttgart), Lucerne Festival, Wittener Tage für neue Kammermusik, Ultraschall Berlin, Musiktriennale Köln, Darmstardt Ferienkurse, Musikmonat Basel, Osterfestival Innsbruck, Biennale München, New Music Festival (Stockholm), Monday Evening Concerts (Los Angeles), Takefu Festival (Japon).
Ses œuvres ont été jouées entre autres par le Klangforum Wien, le Quatuor Arditti, l’Ensemble intercontemporain, Musikfabrik, l’ŒMN (Österreichisches Ensemble für neue Musik), l’ensemble Die Reihe, le Nieuw Ensemble Amsterdam, le SWR Vokalensemble Stuttgart, le Studio Percussion de Graz, le Recreation Orchester, l’Orchestre Symphonique de Téhéran, le hr-Sinfonieorchester et le Rundfunk-Sinfonieorchester de Berlin.
Klaus Lang mène également une carrière d’organiste, dans un répertoire de musique ancienne et contemporaine et de musique improvisée.
Il reçoit le prix de composition Erste Bank en 2008, le prix Andrzej-Dobrowolski en 2010 et le prix Outstanding Artist Award für Musik en 2020.
William Kuo : Phono forms (2024) - 15’ (création)
"Phono Forms aborde les phénomènes sonores comme une abstraction de la distance. L'orgue incarne parfaitement la nature dualiste de cette œuvre, puisqu'il existe sous diverses formes, à la fois comme appareil sonore, édifice et corpus au sens le plus large du terme (un ensemble de connaissances ; une structure corporelle contenant de nombreux autres corps et parties constitutives formant un plus grand tout). Tout au long de cette œuvre, des masses sonores de différentes densités sont exprimées à la fois horizontalement sous forme de tons continus et verticalement sous forme d'impulsions discrètes. Collectivement, ces masses sonores amplifient différents types sonores : le filtrage des fréquences lorsque le son se décompose à travers les géométries idiosyncrasiques de l'église ; et la distorsion de l'orgue par des sons étrangers et des modes alternatifs de production sonore."
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William Kuo a obtenu un baccalauréat en composition à l’Université McGill en 2013, où il a étudié auprès de Brian Cherney, Chris Paul Harman et John Rea. En 2015, il a complété une maîtrise en composition au Conservatoire de musique de Montréal sous les précieux enseignements de Michel Gonneville, Serge Provost et Louis Dufort. Parmi ses autres mentors figurent Philippe Leroux, Mark Andre, Alex Mincek, Ana Sokolović, Jean Lesage, Beat Furrer, Martin Schüttler, et Jorge Sánchez-Chiong.
Sébastien Goulet : Fragments d’une consolation (2022) - 8’ (création)
"Fragments d'une consolation est une immersion sonore au cœur d'une crise de panique. Inspirée par les écrits de Marie-Ève Comtois, cette pièce pour orgue et soprano explore les abîmes de l'anxiété. Les sonorités dissonantes et les rythmes agressifs évoquent la sensation d'étouffement et de désorientation caractéristique d'une attaque de panique. Les moments de calme, marqués par des mélodies et des harmonies douces, offrent un répit éphémère avant de replonger dans le désordre. À travers cette musique, l'auditoire est invité à un voyage introspectif, où les frontières entre le réel et l'imaginaire se brouillent."
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Sébastien Goulet a commencé à étudier la musique au Conservatoire de Musique de Val-d’Or en 2015 à l’âge de 17 ans, dans la classe de saxophone de Donald Ferland. À la session d’hiver e la même année scolaire, il commença aussi une formation au violoncelle avec Marie-Thérèse Dugré, puis, un an plus tard, avec Jacob Auclair-Fortier.
Au terme de sa formation collégiale en interprétation, Sébastien était un saxophoniste impliqué dans une multitude d’ensembles à vents, avait complété le niveau préparatoire du conservatoire au violoncelle et était un pianiste improvisateur autodidacte, participant occasionnellement aux divers galas tenus à Val-d’Or.
À 20 ans, Sébastien entamait un baccalauréat en interprétation, toujours dans la classe de Donald Ferland, et poursuivait son parcourt au violoncelle avec Jacob Auclair-Fortier en instrument second. Démontrant des aptitudes pour la composition, ses professeurs l’encouragèrent à auditionner pour le programme de composition instrumentale du Conservatoire de Musique de Montréal.
En automne 2019, Sébastien Goulet débuta ses études de la composition instrumentale dans la classe de Nicolas Gilbert. Il y fit créer plusieurs œuvres avec divers ensembles, tel que le quatuor Molinari et l’ensemble Paramirabo, et fut l’élève d’une panoplie de maîtres de la musique, tels que Christos Hatzis, Julian Anderson, Véronique Lacroix, Martin Bédard et Jimmie Leblanc.
Sébastien poursuit présentement sa maîtrise en composition instrumentale au Conservatoire de musique de Montréal au près du professeur Maxime McKinley et est compositeur en résidence à l’Orchestre Symphonique du Conservatoire de Musique de Montréal. Intéressé par la narrativité dans le discours musical, sa musique met généralement de l’avant des contrastes importants, opposant douceur et agressivité, le tout se mélangeant à la recherche d’équilibre et harmonie.
Alyssa Aska : der Phönix (2020) - 10’ (création canadienne)
Alyssa est fascinée par l’architecture musicale. Ses oeuvres explorent les extrêmes du temps et de l’espace, en utilisant des propositions rigides pour générer des formes dans les oeuvres acoustiques et en explorant la durée imprévisible et le manque de contrôle dans les oeuvres gamifiées. Ceci est étroitement lié à son style de composition, qui s'intéresse à l’équilibre délicat entre les éléments de la forme fonctionnelle et les éléments de l'objectif esthétique pur. Elle croit en l’équilibre prudent entre l’artisanat et l’émotion dans son travail.
Elle a étudié la composition aux Etats-Unis avec Robert Kyr, David Crumb et Jeffrey Stolet, au Canada, avec Robert Protchard, Keith Hamel et David Eagle et à Graz, en Autriche, avec Marko Ciciliani et Klaus Lang. La recherche et le travail d’Alyssa sont perforé dans plusieurs concerts et festivals comme Wien Modern, Ars Electronica Linz, Forum Wallis ICMC, EMS, , Impuls, Darmstadt Summer Courses, Musikprotokoll, Tonraum21, ComposIt, Mirkofest Helsinki, Microtonal Festival Prague, et bien d’autres encore. Elle a été sélectionnée pour intervenir dans plusieurs académies et ateliers comme WasteLAnd Academy (2019), CrossROADS Festival (2019), Kalv Festival Academy (2020), and reMusik.org (2021). Elle a également été sélectionnée pour performer . Elle est membre fondateur du collectif de Graz Die Andere Saite.
Olivier St-Pierre : Jubal et Tubal (2024) - 7’ (création)
"Dans la Genèse, Jubal est « le père de tous ceux qui jouent de la cithare et de la flûte », tandis que son demi-frère, Tubal, est « l’ancêtre de tous les forgerons en cuivre et en fer ». Au Moyen Âge, les deux personnages sont souvent rapprochés de la figure de Pythagore, qui, selon une légende bien connue, aurait découvert les rapports de proportion à la base des intervalles musicaux en marchant près d’une forge, où il entendit des marteaux de différentes tailles produire des sons de hauteurs différentes. Cette association de la musique et de la forge joue un rôle symbolique de première importance dans la théorie de « l’harmonie des sphères », qui se trouve au cœur de la pensée musicale antique et médiévale, Platon allant même jusqu’à affirmer, dans le Timée, que l’univers fut créé par un démiurge qui divisa le tout primordial selon les proportions produisant les intervalles considérés comme justes et harmonieux, à savoir l’octave, la quinte et la quarte. Dans ma pièce, je me suis inspiré de la conception pythagoricienne afin de produire des harmonies dont les rapports de proportion s’expriment aussi bien sur le plan des hauteurs que sur celui des durées, de façon à créer une connexion profonde et une corrélation intime entre le timbre pur de la flûte et les motifs rythmiques faits de notes répétées, à l’image de la relation des « jumeaux » Jubal et Tubal, ancêtres archaïques et premiers patrons de la musique et de l’alchimie."
Eduardo Caballero : caleidoscopio de la oscuridad (2024) - 15’ (création)
"Caleidoscopio de la oscuridad (« Kaléidoscope des obscurités ») est une œuvre commandée par le compositeur et organiste Olivier St-Pierre, à qui elle est également dédiée. S’y déploie un continuum sonore ne comportant aucun silence, qui repose sur l’idée que dissonance et consonance ne sont que des extrêmes (qui dépendent des limites de l’œuvre ou du contexte qu’elle propose en tant que tel). L’évolution du matériau sonore donne à entendre une transition ou une gradation entre dissonance – matériau plus ou moins dissonant – et consonance – matériau plus ou moins consonant. Le titre est étroitement lié à l’œuvre, proposant une exploration de l’obscurité, comme si le son se reflétait à travers trois miroirs, de manière à produire diverses formes et nuances d’obscurité. Caleidoscopio de la oscuridad est une œuvre qui cherche à brouiller la perception du temps ou à disloquer le temps, en se concentrant sur de légers changements au niveau du développement harmonique et de la registration de l’orgue. D’une certaine manière, l’œuvre représente un détachement du passé, bon ou mauvais (consonant ou dissonant), de ce qui s’est déjà produit et qui appartient au passé, influence le présent et le futur, mais n’a plus d’importance dans l’éternel présent."
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Compositeur et artiste sonore mexicain, Eduardo Caballero a étudié au Mexique, aux États-Unis et en Espagne, ayant pour principaux professeurs Ramiro L. Guerra, Victor Rasgado, Ignacio Baca Lobera, John Mallia, Rodrigo Sigal et Josep Manuel Berenguer. Au cours de sa formation, il a notamment côtoyé les compositeurs Beat Furrer, Yan Marez, José Luis Castillo, Carola Bauckholt, Girolamo Deraco et João Pedro Oliveira. Depuis 2019, il est membre du Système National des Créateurs du FONCA et a reçu, entre autres, les distinctions suivantes : UANL Arts Award 2021 - Arts Auditifs ; Nouveau Système León 2021 pour l'impulsion artistique et la création CONARTE ; Prix Cluster 2018 de l’Associazione di Compositori Lucca Italia ; finaliste au Concours international de composition ALEA III 2015. Compositeur en résidence pour l'Opéra de Chambre au Festival PUCCINI 2024, il a également été artiste en résidence à la Millay Colony of the Arts (New York) en 2006 et a participé au Programme d'artistes résidents de Djerassi (Californie) en 2010 et 2024, à l’Ibermusicas 2012, au Laboratoire de recherche et de production musicale LIPM (Buenos Aires) en 2013 et au Centre Mexicain de Musique et d'Arts Sonores CMMAS en 2010. Eduardo Caballero détient une maîtrise en art sonore de l'Université de Barcelone, une licence en composition du London College of Music de l'Université de West London, un diplôme de troisième cycle en composition du Vermont College of Fine Arts et une licence de guitare et atelier de composition de l'Ecole supérieure de musique et danse de Monterrey. Il enseigne actuellement la composition à l’École supérieure de musique et danse de Monterrey.
Klaus Lang : el sonido luminoso (2020) - 20’ (création canadienne)
Participants
- (Olivier St-Pierre est un compositeur, pianiste et organiste montréalais spécialisé en musique contemporaine. Actif comme pianiste depuis l’enfance, Olivier entreprend d’abord des études de philosophie, avant de retourner à la musique et de compléter des concours en composition instrumentale et en analyse au Conservatoire de musique de Montréal, sous la direction de Nicolas Gilbert et Jimmie LeBlanc. Depuis 2019, il est organiste titulaire du Sanctuaire-du-Saint-Sacrement, à Montréal, où il présente régulièrement des programmes dédiés au répertoire organistique des XXe et XXIe siècles. En plus de son travail comme compositeur et interprète, Olivier enseigne à l’École de musique Vincent-d’Indy, dans Outremont, depuis 2021, et a collaboré avec la revue Circuit, musiques contemporaines. Son approche se centre sur l’exploration de la relation entre le son et le temps, en s’appuyant sur l’usage de la microtonalité et de la polyrythmie, dans une perspective résolument expérimentale. Sa musique a été jouée par de nombreux ensembles au Québec et au Canada.
) - (Natacha Demers est une soprano colorature qui brille autant par sa voix excitante et ses aigus éblouissants que par sa présence scénique naturellement charismatique et ses interprétations habitées.
Elle est récipiendaire de plusieurs prix, dont des bourses d’excellence de la Fondation du Conservatoire de musique du Québec, de la Fondation des Jeunesses musicales du Canada et de l'Opéra Bouffe du Québec, et a remporté un 1er prix du concours Pierre-de-Saurel. Elle termine sa maîtrise en chant classique au Conservatoire de musique de Montréal.
Natacha a été sélectionnée en tant qu’artiste dans le Programme intensif d'opéra pour l’été 2024 du prestigieux Canadian Opera Company. Elle est aussi lauréate des Jeunes Ambassadeurs Lyriques du Canada, des programmes qui contribuent à solidifier sa réputation croissante en tant que jeune artiste émergente.
Dotée d’une voix polyvalente, elle s'épanouit à travers un répertoire varié, autant à l’opéra, qu’en récital et en concert. Ses rôles incluent Olympia (Les contes d'Hoffmann), Tytania (A Midsummer Night's Dream), Belinda (Dido and Aeneas), Mastrilla (La Périchole), Amore (Orfeo ed Euridice), Son (The Juniper Tree) et Madame Herz (Der Schauspieldirektor). Elle s’est produite comme soliste invitée dans la série de récitals Notes et brioches des Concerts Lachine, ainsi qu’au FestivalOpéra de Saint-Eustache. Elle a travaillé avec les chefs Jacques Lacombe, Jean-Marie Zeitouni, Luc Beauséjour, Yves Léveillée, Lisette Canton, Benoît Gauthier et John Gomez. Soliste invitée avec orchestres et ensembles, elle a chanté le Requiem de Fauré et les Vesperae solennes de confessore de Mozart. En 2022, elle a chanté dans la création d’oeuvres canadiennes comme soprano solo : le Requiem pour Empédocle de Geneviève Ackerman à la Maison Symphonique de Montréal et des Tableaux symphoniques du temps des fêtes de Sébastien Tremblay avec l'Orchestre Symphonique de Gatineau.
Pendant son parcours, elle a travaillé avec de nombreux maîtres, tels que Hervé Niquet, Adrianne Pieczonka, Liz Upchurch, Richard Turp, Wendy Nielsen, François LeRoux, Wolfgang Holzmair, Olivier Godin, John MacMaster et Dominique Labelle.)
Représentation(s)
Durée
Lieu
Tarifications
Billet solidaire | 35$ |
Billet régulier | 25$ |
Tarif réduit | 15$ |
Discussion avec les compositeurs
|18:30
Genèse des oeuvres et préoccupations esthétiques