Œuvres musicales

Dédié aux victimes des triple catastrophes au Japon en mars 2011.

Le 11 mars 2011, le Japon était ébranlé par un puissant tremblement de terre, causant un tsunami et un incident nucléaire à Fukushima. La préfecture de Miyagi a été la première zone violemment touchée par le tsunami. Par pur hasard, Sandeep venait de lire des ouvrages sur l’histoire, l’esthétique et la poésie japonaise et avait regardé des films et des documentaires sur le sujet. Ayant tout juste développé cet intérêt particulier pour le Japon, il a été totalement abasourdi par la violence et l’étendue de ces catastrophes dont les images étaient relayées à la télévision. Sandeep a donc spontanément composé cette musique et quelques haikus de circonstance.

cherry blossoms drift
in tsunami’s deadly wake
spring’s heartless return

empty landscape now
houses abandoned in haste
Geiger counters click

shipwreck on airport
streets destroyed by wild seas while
far was… is the shore

beauty is order.
chaos and fear know no grace
yet – there is music…

Cette suite de courtes compositions s’inspire de la forme traditionnelle des poèmes japonais du même nom : le haïku est composé de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes. Ces Miyagi Haikus s’inspirent de la forme traditionnelle des courts poèmes japonais : trois vers de cinq, sept et cinq syllabes. Le dernier vers offre une sorte de résumé des deux premiers, une synthèse ou une surprise, ou les deux à la fois. Ici ce sont les mesures qui se prêtent au même jeu : les cinq premières mesures exposent une idée musicale, les sept mesures suivantes en exposent une autre, puis les cinq dernières mesures les combinent. La série des 17 courtes compositions est également organisée selon le format du haïku : les cinq premières ont des hauteurs notées sans rythme précis, les sept suivantes comprennent des rythmes mais sans hauteurs déterminées, et les cinq dernières combinent la notation de rythmes et de hauteurs précises. Cet ordre rationnel peut cependant être perturbé, car la partition n’indique pas combien, ni quel instrument doit jouer. L’ordre des haikus n’est pas strict non plus. La partition comporte des instructions claires sur la manière de cocréer cette musique, tout en laissant aux musiciennes une grande liberté dans sa réalisation, en y intégrant une part d’improvisation.