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Yves Daoust a suivi des études musicales classiques au Conservatoire de musique de Montréal en piano et composition, les a poursuivies à Paris — analyse et composition avec Gilbert Amy — puis à Bourges, où il est stagiaire de 1973 à 75 au Groupe de musique expérimentale de Bourges (GMEB, connu depuis 1995 sous le nom d’Institut international de musique électroacoustique de Bourges (IMEB)).
Séduit par l’approche esthétique des compositeurs du Groupe et particulièrement influencé par le concept de «cinéma virtuel» si cher à Alain Savouret, il développe les prémisses de sa propre démarche électroacoustique dont ses deux premières œuvres indiquent bien les directions: Paris, les Grands-Magasins (1976) — nature: sons tirés de l’environnement quotidien, captation de moments de vie (phonographie) —; et Quatuor (1979), première œuvre «concrète» — culture: relecture du patrimoine musical.
Yves Daoust restera en contact avec l’IMEB jusqu’à la déplorable fermeture de celui-ci en 2011. Plusieurs de ses œuvres ont été composées grâce à des commandes de l’Institut.
De 1976 à 79, Yves Daoust travaillera comme concepteur sonore à l’Office national du film du Canada (ONF). Puis, à partir de 1980, il enseignera aux Conservatoires de musique de Québec et de Montréal, où il développera un cursus de cinq années de composition électroacoustique. Il quitte le Conservatoire en 2011.
Parallèlement à son enseignement, il contribue au développement de la scène électroacoustique au Québec, notamment en participant très activement en 1978 à la fondation et au développement du premier organisme au pays voué à la promotion et à la diffusion de la musique électroacoustique, l’ACREQ: inauguration de séries de concerts et événements électroacoustiques sur diverses scènes québécoises (salles officielles, espaces publics, musées…), contribution à la propagation en Amérique du Nord du concept de «projection sonore», investissement des ondes radiophoniques, participation aux tribunes internationales, développement par les membres de l’association de cursus pédagogiques dans les institutions québécoises de formation musicale professionnelle. L’organisme jouera un rôle prépondérant dans le développement de l’art électroacoustique au Québec et au Canada.
La musique dite mixte, où écriture instrumentale et électroacoustique tentent de faire bon ménage, constitue une dimension importante de l’œuvre de Daoust. Valse (1981), pour ensemble instrumental et support, marque le début d’une démarche d’écriture originale, où «nature» et «culture» se côtoient, dans des discours parallèles plutôt que fusionnels. Chorals ornés (2007-08) s’inscrit dans cette esthétique du parallélisme. L’œuvre de Daoust est empreinte également d’une longue collaboration avec la compagnie Mimes Omnibus et son directeur Jean Asselin.
Lors de son stage à Bourges, Yves Daoust avait été impressionné par le travail d’initiation à la création mené auprès des enfants grâce au «Gmébogosse», sorte de mini-studio portatif, inventé et développé par l’IMEB. C’est ce souvenir qui l’a alimenté dans sa conception pour la SMCQ Jeunesse d’un instrument de création sonore appelé «Musicolateur», destiné à éveiller le sens de la créativité musicale chez les jeunes. Depuis 2004, Yves Daoust consacre une bonne part de ses énergies au développement et à la diffusion de cet instrument unique en son genre.
En 2009, Yves Daoust a reçu le Prix Serge-Garant (Fondation Émile-Nelligan), pour l’ensemble de son œuvre.