{teotwawki}
\ t e.o.twɑ.ki \
«Old Delta blues players referred to guitar amplifiers as the ‘devil box’. And they were right. You have to be an equal opportunity employer in terms of who you’re bringing over from the other side. Electricity attracts devils and demons.
«Other instruments attract other spirits. An acoustic guitar attracts Casper. A mandolin attracts Wendy. But an electric guitar attracts Beelzebub.»
— Captain Beefheart
Le compositeur et guitariste Kevin O'Neil développe {teotwawki} depuis 2012. À l'origine, Kevin a adopté {teotwawki} comme pseudonyme pour ses performances en solo lors des légendaires «soirées drone» au loft La Plante. La vision de Kevin était d'étendre le projet pour y inclure également un ensemble. Grâce au soutien de Code d'accès, le Quatuor {teotwawki} a présenté son tout premier concert le 6 octobre 2021. En 2022, il s'est produit dans le cadre du festival Instruments of Happiness / Bradyworks Planète Bonheur et en 2024, il sortira son premier album.
Kevin explique que «avec {teotwawki}, je cherche à exalter la physicalité de la guitare électrique - la tactilité de la peau sur le métal et le bois, la non-linéarité chaotique des signaux électriques amplifiés - tout en subvertissant les tropes classiques associés à l'instrument. C'est cette tension qui m'anime : entre la recherche de l'essence de la «guitarité» et la création d'une musique qui ne sonne pas du tout comme si elle provenait d’une guitare.» En évoquant la compositrice française Éliane Radigue, il soumet que le projet esthétique est de rechercher «cette saveur de l'intangible, de l'immatériel, quelque chose qui est fait à partir du caractère fondamental de l'instrument mais qui est très insaisissable par nature». Cette recherche nourrit un sentiment de dilatation du temps et de l'espace ; elle invite à un mode d'écoute - d'être - à la fois contemplatif et extatique.
L'acronyme TEOTWAWKI (The End Of The World As We Know It) est utilisé par les survivalistes et les «preppers» pour désigner un événement imminent et catastrophique qui détruit les institutions et les normes existantes de la société. «Si je suis méfiant de ces extrémistes et de leurs fantasmes paranoïaques à somme nulle, je ne peux nier - alors que nous sommes constamment inondés de nouvelles concernant, par exemple, l'urgence climatique ou la montée de l’inégalités et du fascisme - qu'il y a quelque chose d'apocalyptique qui se cache à la périphérie du zeitgeist», explique Kevin.
«Ma réponse en tant qu'artiste a été de m'approprier teotwawki dans sa forme minuscule, pour tenter de tenir tout cela dans une perspective à la fois plus cosmique et plus personnelle. D'une part, il y a notre sort comme êtres mortels : c'est toujours, pour quelqu'un, la fin du monde. Mais au-delà de cela: la prise de conscience taoïste que c'est toujours et partout la fin du monde tel que nous le connaissions. Un nouveau monde est créé maintenant. Et maintenant. Et maintenant.»
«Les problèmes sont réels et nous pouvons - nous devons - nous efforcer d'être une lumière dans l'obscurité. L'art lui-même est l'une de ces lumières. L'art peut nous aider à comprendre, à faire face et à guérir. {teotwawki} me donne un espace pour reconnaître et travailler avec - ces émotions existentielles. Sculpter avec le matériau intrinsèquement transitoire et immatériel du son – les vibrations momentanées de l'air et du toucher – c’est de se sentir vivant dans la rivière du temps.»