Chantale Laplante a une formation en piano classique et jazz, et pendant quelques années a été claviériste de groupes pop-rock. Elle a étudié la composition à l’Université de Montréal (maîtrise) et suivi des perfectionnements en cours privés auprès de Francis Dhomont (Montréal) et Jonathan Harvey (RU). Elle a été compositrice en residence au Nouvel ensemble moderne (NEM) (Montréal), au Banff Centre for the Arts (Canada), au Center for Contemporary Arts de Glasgow, à la Internationales Künstlerhaus Villa Concordia (Allemagne) et au Centre d’artistes Est-Nord-Est à Saint-Jean-Port-Joli (Québec). Ses œuvres ont été jouées en Amérique du Nord et en Europe, dans le cadre de festivals, concerts et récitals. Sa récente association en duo avec l’altiste zurichoise Charlotte Hug, l’a déjà menée sur les scènes de la musique improvisée à Glasgow, London, Zurich, Victoriaville, Toronto et New York. Parallèlement à ses activités de compositrice, elle enseigne la théorie musicale en plus de travailler à contrat pour la radio française de Radio-Canada.
Pendant quelques années, Chantale Laplante a travaillé dans le cadre de la miniature musicale, qui lui a servi de laboratoire pour l’exploration du timbre, des techniques d’écriture et d’orchestration. Son grand intérêt pour le contrepoint l’a bientôt menée à la composition d’œuvres de «textures», où se brouillent les notions d’espace et de temps, une esthétique qui se retrouve aussi dans ses improvisations avec ordinateur.
Elle compose de la musique pour instruments acoustiques (solo, petits ensembles, orchestre) et de la musique électroacoustique. Elle s’intéresse de plus en plus à allier ces deux types de musique, y voyant l’occasion d’approfondir sa réflexion sur le son sur les plans de l’approche, de l’organisation et de la perception. Sa pratique nouvelle en improvisation avec ordinateur s’inspire de son travail en composition entre autre à travers le matériau utilisé et la manière dont elle en fait usage, qui n’est pas sans rappeler la musique acousmatique.
«La réflexion de Chantale Laplante sur le son prend plusieurs formes. Elle cherche de manière générale à isoler le matériau sonore de toute signification a priori donnant ainsi à entendre des espaces purement sonores et musicaux en dehors d’une structure fondée sur la ligne mélodique ou le trajet harmonique, la narration ou la description d’états émotionels. Sa musique invite donc d’abord à se plonger dans le son, les timbres et les textures afin d’en explorer les qualités premières et leurs résonances poétiques; l’acte d’écouter devient une promenade rêveuse dans laquelle l’auditeur fait l’expérience d’atmosphères sonores, de la lente métamorphose des lieux sonores ainsi créés. De cette manière, la musique de Chantale Laplante propose l’expérience de deux paradoxes, sources de profondeur dans la création comme dans la vie: on y expérimente l’instant musical éphémère dans le cadre d’une transformation sonore continue, tout en s’immergeant à la fois dans le détail du son et le chatoiement de l’ensemble.» — Pascale Duhamel, musicologue