Le Vivier rencontre la violoniste Jennifer Koh

Le 28 février prochain, une présentation de la Salle Bourgie, en collaboration avec Le Vivier, vous invite à une rencontre internationale aux côtés de deux artistes talentueuses et amies de longue date : la violoniste Jennifer Koh et la compositrice et pianiste Missy Mazzoli. Pour cette occasion, Le Vivier est allé à la rencontre de Jennifer Koh pour nous parler de ses engagements pour la diversité et l’inclusivité et de cette relation si particulière qu’elle entretient avec Missy Mazzoli.
En pleine saison d’hiver, Le Vivier présente un deuxième concert en collaboration avec la Salle Bourgie, avec un duo au sommet. Qualifiée comme “l’une des compositrices les plus inventives et surprenantes, travaillant actuellement à New York » par le New-York Times, Missy Mazzoli sera accompagnée de son amie Jennifer Koh, violoniste et championne inconditionnelle des musiques d’aujourd’hui, reconnue pour son époustouflante virtuosité et sa musicalité exceptionnelle.
C’est la première fois que Le Vivier accueille l’artiste avant-gardiste dans le cadre de la saison culturelle. Ouverte sur le monde qui l’entoure, elle se nourrit de ses sorties au théâtre, en concert ou à l’opéra, pour découvrir de nouveaux artistes, compositeur·trice·s avec qui elle souhaiterait travailler.
«Je cherche une connexion particulière avec ces artistes, une connexion qui est différente à chaque fois » confie la violoniste. Elle se crée notamment lorsque les perspectives proposées et les expériences ne lui sont pas toujours familières. C’est l’essence même de l’art pour elle, « vous conduire vers des histoires et des émotions que vous ne connaissez même pas ».
Son engagement sans précédent pour l'inclusivité et la diversité
Faire entendre la voix de TOUS·TES les artistes, c’est l’engagement que Jennifer Koh prône au quotidien, car « si l’humain ne s’intéresse pas aux autres et à leurs histoires, il court à sa perte », indique-t-elle. Activement engagée pour l’inclusion et la diversité dans le milieu de la musique, elle cite sa propre histoire en exemple. Ses parents sont des réfugiés de la guerre de Corée, des sujets peu abordés dans les œuvres, notamment en musique classique. « Il existe tant d’autres sujets ou histoires qui méritent d’être entendues ». Cette ouverture est une façon d’étendre son univers et sa communauté d’artistes créant ainsi des rapports et unions profondes qu’elle n’aurait jamais soupçonnées.
En 2014, elle crée ARCO Collaborative, un organisme à but non lucratif qui milite pour l’inclusivité dans la musique classique. ARCO Collaborative met de l’avant des projets d’artistes de couleur et de compositrices, dans le cadre de collaborations faisant naître des histoires inédites et bouscule les formes d’art occidentales. L’enjeu de diversité et d’inclusivité est donc là, « donner une meilleure forme d’art avec plus d'empathie, plus de connaissances et d’expériences des autres », une forme d’art qui représente notre vrai monde actuel.
Jennifer Koh choisit de prendre le risque de connaître ces artistes « parce qu’aucune personne n’est parfaite et donc aucun artiste non plus ». À travers cet engagement, c’est un environnement dans lequel chacun peut apprendre qui se dessine pour elle, un environnement collaboratif où chaque artiste se sent capable de faire entendre sa voix, sa créativité et son histoire.
La relation avec Missy Mazzoli
Cela fait maintenant plus de 10 ans que les deux artistes se connaissent. C’est avec une complicité sans faille qu’elle continue de travailler ensemble.
Le 28 février prochain, le concert débutera notamment avec la première pièce écrite par la compositrice pour Jennifer Koh, Dissolve, O My Heart. Dans ces notes de programme, Missy Mazzoli indique que cette œuvre est née autour d’« une conversation autour de plats chinois et de cupcakes » alors que Jennifer évoquait son projet Bach & Beyond. Ce programme combine les Sonates et Partitas de Bach avec des œuvres nouvellement commandées. c’est ainsi qu’elle demande à la compositrice si elle pouvait écrire une pièce faisant référence à la Partita en ré mineur de Bach. Une demande terrifiante pour la compositrice, mais motivée par l’enthousiasme de Jennifer qui « semblait aborder Bach à travers le prisme de la musique contemporaine ».
Le programme du concert apporte une vision très étendue de leur relation avec l’envie très forte de partager et célébrer cette amitié sur scène. C’est une invitation à un voyage joyeux, à une lecture de leur journal intime, parfois semé d'embûches car c’est ainsi que se construisent les plus belles relations.
Pour Jennifer, le travail de Missy est sombre laissant transparaître quelques lueurs, car “sans lumière, l’ombre n'existerait pas”. Il y a aussi beaucoup de générosité pour permettre une forme d’individualité, toujours pour créer une certaine ambivalence.
Les œuvres créées pour Jennifer Koh lui sont toujours personnellement dédiées, sortant parfois de la zone de confort de la violoniste ou explorant de nouveaux univers et espaces créatifs.
Le Vivier vous donne donc rendez-vous le mercredi 28 février, à 19h30, à la Salle Bourgie. Des billets sont encore disponibles ici.